Mobilisations de femmes afro-descendantes en France hexagonale dans la lutte contre le racisme et le sexisme, années 1960-2000

Ce projet a pour objectif une recherche archivistique doublée d’une analyse historienne sur les mobilisations de femmes afro-descendantes de France hexagonale, engagées dans la lutte contre le racisme et le sexisme durant la période allant des années 1960 à 2000. Le premier axe de recherche vise à comprendre les raisons qui ont mené des femmes afro-descendantes à se constituer en collectivités se mobilisant contre le racisme et le sexisme, ou à s’engager à titre individuel dans ces deux luttes. Le deuxième axe s’intéressera ensuite aux manières dont elles comprenaient et théorisaient le racisme et le sexisme durant la période considérée. Il s’agira non seulement de saisir comment ces définitions ont évolué dans le temps, mais aussi les façons dont elles étaient articulées dans leur(s) interconnexion(s) avec la question de la migration, de l’immigration, de la citoyenneté, de la culture et du travail. Le troisième axe de recherche aura pour objectif d’établir les manières dont ces femmes se sont saisies de ressources transnationales (par exemple d’idées ou encore de plateformes et de fonds internationaux), ont recouru aux instances internationales (notamment les institutions européennes et onusiennes) et se sont associées à d’autres collectivités ou figures féminines en dehors de la France hexagonale. Le quatrième et dernier axe de recherche portera sur l’analyse des formes d’identités collectives qui se sont formées au long de ces différents processus, soit au moment de la mobilisation, de l’articulation théorique du racisme et du sexisme et en réponse aux influences et aux collaborations internationales.

Pamela Ohene-Nyako est détentrice d’un Bachelor ès Relations Internationales, ainsi que titulaire d’une maîtrise en Histoire générale de l’Université de Genève. Assistante depuis septembre 2017 au sein de l’Unité d’histoire contemporaine de l’Université de Genève, elle prépare une thèse sous la direction du Prof. Alexander Keese et de la Prof. Aline Helg. Sa recherche porte sur l’internationalisme des femmes noires-européennes de la fin des années 1960 à 2001. Ses recherches historiennes ont mené à deux articles revus par les pairs dans les journaux Dutch Journal of Gender Studies et Open Cultural Studies. Elle est également une des contributrices à l’ouvrage collectif To Exist is to Resist. Black Feminism in Europe dirigé par A. Emejulu et F. Sobande avec un chapitre portant sur les usages de la littérature noire et des espaces afro-féministes par des femmes racisées en Suisse.